Journée mondiale de lutte contre le paludisme
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Cette journée mondiale est l'occasion de rappeler les recommandations pour les voyageurs à destination de régions à risque de paludisme.
Alors que près de 250 millions de personnes ont contracté le paludisme en 2022, le continent africain concentre 94 % de ces cas, selon l'OMS. À l'exception de la Guyane et de Mayotte, le territoire français est exempt de paludisme. Les près de 5000 cas importés recensés chaque année dans l'hexagone concernent donc des voyageurs de retour d'un pays touché par cette maladie transmise par des moustiques. « C'est l'une des rares maladies du voyageur qui peut être mortelle si elle n'est pas diagnostiquée ou traitée à temps », rappelle Christophe Rapp, infectiologue à l'Hôpital Américain de Paris et président de la Société Française de Médecine des Voyages.
Le premier réflexe à avoir avant de s'envoler pour un pays tropical est de se rendre sur le site diplomatie.gouv.fr afin de vérifier le risque de paludisme dans la région visitée. Si un risque élevé est présent, il convient alors de consulter un médecin qui jugera de la nécessité ou non de suivre un traitement préventif, à prendre avant, pendant et après le voyage. C'est nécessaire même si vous êtes déjà allé dans ce pays il y a quelques années, car les recommandations évoluent chaque année selon les conditions géo-climatiques et les résistances aux traitements observées. « C'est ce que l'on appelle la chimioprophylaxie antipaludique, qui permet de limiter le risque d'infection. Elle sera prescrite ou non par le médecin en fonction du rapport bénéfice-risque, le traitement pouvant avoir quelques effets indésirables bénins. Mais avec ou sans traitement préventif, la première ligne de défense contre le paludisme demeure la protection contre les piqures de moustique qui doit être systématique », martèle l'infectiologue.
Des gestes simples, mais efficaces : porter des vêtements amples et couvrants en particulier à la tombée du jour, appliquer des répulsifs sur les zones découvertes de la peau, dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticides la nuit (en vérifiant qu'elle n'a pas de trou et qu'elle descend bien jusqu'au sol)… Surtout, rester vigilant aux symptômes de la maladie. « Le paludisme se traduit le plus souvent par une fièvre avec des frissons et des maux de tête, avec parfois des troubles digestifs, ce qui peut faire penser à un banal état grippal », décrit Christophe Rapp. « Dès l'apparition de ces symptômes et ce jusqu'à trois mois après le retour de voyage, il est capital de se rendre immédiatement aux urgences ou dans un service de maladies tropicales. »
Une fois le diagnostic de paludisme confirmé par un test parasitologique, et en l'absence de signes de gravité, un simple traitement antipaludique de quelques jours pris à domicile, sous surveillance, permet de venir à bout de l'infection. Si des formes graves existent pouvant aller jusqu'au coma, à la défaillance d'organes, voire au décès, elles sont souvent associées à un diagnostic trop tardif. Mesures de prévention adaptées, vigilance et consultation en cas de fièvre au retour sont donc les maîtres mots pour voyager en toute sérénité.