gazette de l'infectiologie: Semaine européenne de la vaccination
Lundi 25 Avril 2022
Semaine européenne de la vaccination
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À l'occasion de la semaine de la vaccination, du 25 avril au 1er mai, retour sur les grands enjeux vaccinaux actuels.
La vaccination est « l'un des meilleurs investissements dans le domaine de la santé » estime l'Organisation Mondiale de la Santé, qui rappelle que les vaccins aujourd'hui disponibles contre une vingtaine de maladies graves permettent d'éviter 2 à 3 millions de décès chaque année. Depuis les premiers pas de la vaccinologie à la fin du 19ème siècle, le principe derrière la vaccination consiste en l'introduction du microbe (virus, bactérie, parasite…) responsable de la maladie en question, mais dans une version atténuée, non pathogène voire totalement inerte. On utilise également de plus en plus des vaccins sous unitaires utilisant une fraction de l'agent pathogène, voire même une partie de son matériel génétique (vaccins à ARNm).
« Actuellement, la recherche vaccinale est encore très focalisée sur le Covid-19, avec beaucoup de questions autour de l'efficacité des vaccins existants, de la lutte contre les nouveaux variants, de l'intérêt des doses de rappel… énumère la professeure Odile Launay, responsable du centre d'investigation clinique en vaccinologie à l'hôpital Cochin. Mais ces nouveaux vaccins à ARN messager ont aussi stimulé la recherche vaccinale sur d'autres maladies. Cela va transformer très profondément le développement de nouveaux outils, notamment contre des maladies émergentes comme la dengue ou le chikungunya par exemple ».
La pandémie de Covid-19 et la politique vaccinale qui l'a accompagnée ont également rappelé la défiance d'une partie de la population envers la vaccination. Avant la crise sanitaire, une enquête mondiale plaçait déjà la France bonne dernière – sur 144 pays – dans la confiance vaccinale, avec un français sur trois estimant les vaccins potentiellement dangereux. Une défiance qui trouve ses origines à la fin des années 1990, autour de liens supposés entre et le vaccin contre l'hépatite B et la sclérose en plaques. « Nous sommes inquiets de l'impact que pourrait avoir cette crise sanitaire, avec ces vaccins permettant d'éviter des formes graves mais nécessitant des rappels fréquents, sur la confiance de la population envers la vaccination en général » admet Odile Launay.
Car l'infectiologue insiste sur l'importance cruciale, encore aujourd'hui et y compris dans les pays développés, d'une stratégie vaccinale à l'échelle de l'ensemble de la population. « Certaines maladies, comme la rougeole qui menace de reprendre du terrain, ne peuvent être régulés que si les taux de vaccination restent élevés dans la population ». Comme le rappelle Santé Publique France, se faire vacciner permet de se protéger, mais aussi de protéger les autres, y compris ceux qui ne peuvent se faire vacciner vacciner systématiquement : femmes enceintes, nourrissons ou personnes immunodéprimées.
Profitez de cette semaine de la vaccination pour vérifier que votre couverture vaccinale est à jour et pour vous créer un carnet de vaccination électronique.
Cet article vous a été proposé par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Interview : Pr Odile Launay
Cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales,
Responsable du centre d'investigation clinique en vaccinologie,
Hôpital Cochin, Paris.
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À l'occasion de la semaine de la vaccination, du 25 avril au 1er mai, retour sur les grands enjeux vaccinaux actuels.
La vaccination est « l'un des meilleurs investissements dans le domaine de la santé » estime l'Organisation Mondiale de la Santé, qui rappelle que les vaccins aujourd'hui disponibles contre une vingtaine de maladies graves permettent d'éviter 2 à 3 millions de décès chaque année. Depuis les premiers pas de la vaccinologie à la fin du 19ème siècle, le principe derrière la vaccination consiste en l'introduction du microbe (virus, bactérie, parasite…) responsable de la maladie en question, mais dans une version atténuée, non pathogène voire totalement inerte. On utilise également de plus en plus des vaccins sous unitaires utilisant une fraction de l'agent pathogène, voire même une partie de son matériel génétique (vaccins à ARNm).
« Actuellement, la recherche vaccinale est encore très focalisée sur le Covid-19, avec beaucoup de questions autour de l'efficacité des vaccins existants, de la lutte contre les nouveaux variants, de l'intérêt des doses de rappel… énumère la professeure Odile Launay, responsable du centre d'investigation clinique en vaccinologie à l'hôpital Cochin. Mais ces nouveaux vaccins à ARN messager ont aussi stimulé la recherche vaccinale sur d'autres maladies. Cela va transformer très profondément le développement de nouveaux outils, notamment contre des maladies émergentes comme la dengue ou le chikungunya par exemple ».
La pandémie de Covid-19 et la politique vaccinale qui l'a accompagnée ont également rappelé la défiance d'une partie de la population envers la vaccination. Avant la crise sanitaire, une enquête mondiale plaçait déjà la France bonne dernière – sur 144 pays – dans la confiance vaccinale, avec un français sur trois estimant les vaccins potentiellement dangereux. Une défiance qui trouve ses origines à la fin des années 1990, autour de liens supposés entre et le vaccin contre l'hépatite B et la sclérose en plaques. « Nous sommes inquiets de l'impact que pourrait avoir cette crise sanitaire, avec ces vaccins permettant d'éviter des formes graves mais nécessitant des rappels fréquents, sur la confiance de la population envers la vaccination en général » admet Odile Launay.
Car l'infectiologue insiste sur l'importance cruciale, encore aujourd'hui et y compris dans les pays développés, d'une stratégie vaccinale à l'échelle de l'ensemble de la population. « Certaines maladies, comme la rougeole qui menace de reprendre du terrain, ne peuvent être régulés que si les taux de vaccination restent élevés dans la population ». Comme le rappelle Santé Publique France, se faire vacciner permet de se protéger, mais aussi de protéger les autres, y compris ceux qui ne peuvent se faire vacciner vacciner systématiquement : femmes enceintes, nourrissons ou personnes immunodéprimées.
Profitez de cette semaine de la vaccination pour vérifier que votre couverture vaccinale est à jour et pour vous créer un carnet de vaccination électronique.
Cet article vous a été proposé par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Interview : Pr Odile Launay
Cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales,
Responsable du centre d'investigation clinique en vaccinologie,
Hôpital Cochin, Paris.