Gazette de l'Infectiologie: Journée nationale contre l'herpès
Lundi 21 Novembre 2022
Journée nationale contre l'herpès: 21 novembre 2022
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À l'occasion de la Journée nationale contre l'herpès, retour sur ce virus, ses manifestations cliniques et ses traitements.
L'herpès est un virus assez contagieux. Il en existe deux types : le HSV1, habituellement responsable des lésions d'herpès oral (communément appelées « boutons de fièvre »), et le HSV2, plus souvent responsable de l'herpès génital. On considère que trois quarts des adultes ont déjà été infectés par HSV1, et un cinquième par HSV2. Les modes de contamination sont de muqueuse à muqueuse.
L'herpès génital peut toucher le pénis, la vulve ou même l'anus, selon les pratiques sexuelles, provoquant des douleurs et de petits boutons qui laissent rapidement place à des érosions. Si elles sont parfois douloureuses et gênantes sur le plan esthétique, ces infections sont en général bénignes chez les sujets en bonne santé, mais peuvent être graves chez les personnes immunodéprimées, les nouveau-nés et les femmes enceintes. « Une primo-infection par l'herpès de type I peut en effet entraîner, notamment chez les jeunes enfants, une inflammation importante de toute la muqueuse buccale, explique le Pr Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux. Bien que rare, elle peut nécessiter une hospitalisation. »
Outre l'atteinte des muqueuses, « Il peut y avoir des formes graves, souligne le Pr Charles Cazanave, comme notamment des lésions cérébrales, appelées encéphalites herpétiques, responsables d'une méningite avec des signes neurologiques, tels que des troubles de la parole ou une difficulté à bouger un membre. »
Côté traitements, « ils se font le plus souvent en ambulatoire, prescrits par le médecin traitant, ajoute le Pr Cazanave. Un médicament antiviral spécifique doit être pris pendant 10 jours dans le cas d'une primo-infection. En cas de récurrence, labiale ou génitale, le même traitement est administré pendant cinq jours. Pour les formes plus graves, une prise en charge hospitalière est nécessaire avec l'administration d'un antiviral par voie intraveineuse pendant plusieurs jours. » Chez les personnes immunodéprimées par exemple, l'infection herpétique peut se manifester par la présence de lésions sur tout le corps et l'atteinte de multiples organes.
De manière préventive, notamment en cas de poussées récurrentes (plus de six par an), il est recommandé de prescrire un traitement sous forme de comprimés afin d'empêcher la maladie de se réveiller. Car, et c'est un détail important : « L'herpès est un virus qui reste présent dans l'organisme une fois qu'on est infecté : il est le plus souvent latent, et donc sans conséquence, mais peut se réactiver », insiste le Pr Charles Cazanave.
Cet article vous a été́ proposé par la Société́ de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Interview : Pr Charles Cazanave
Médecin Pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique CHU Bordeaux, France.
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À l'occasion de la Journée nationale contre l'herpès, retour sur ce virus, ses manifestations cliniques et ses traitements.
L'herpès est un virus assez contagieux. Il en existe deux types : le HSV1, habituellement responsable des lésions d'herpès oral (communément appelées « boutons de fièvre »), et le HSV2, plus souvent responsable de l'herpès génital. On considère que trois quarts des adultes ont déjà été infectés par HSV1, et un cinquième par HSV2. Les modes de contamination sont de muqueuse à muqueuse.
L'herpès génital peut toucher le pénis, la vulve ou même l'anus, selon les pratiques sexuelles, provoquant des douleurs et de petits boutons qui laissent rapidement place à des érosions. Si elles sont parfois douloureuses et gênantes sur le plan esthétique, ces infections sont en général bénignes chez les sujets en bonne santé, mais peuvent être graves chez les personnes immunodéprimées, les nouveau-nés et les femmes enceintes. « Une primo-infection par l'herpès de type I peut en effet entraîner, notamment chez les jeunes enfants, une inflammation importante de toute la muqueuse buccale, explique le Pr Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux. Bien que rare, elle peut nécessiter une hospitalisation. »
Outre l'atteinte des muqueuses, « Il peut y avoir des formes graves, souligne le Pr Charles Cazanave, comme notamment des lésions cérébrales, appelées encéphalites herpétiques, responsables d'une méningite avec des signes neurologiques, tels que des troubles de la parole ou une difficulté à bouger un membre. »
Côté traitements, « ils se font le plus souvent en ambulatoire, prescrits par le médecin traitant, ajoute le Pr Cazanave. Un médicament antiviral spécifique doit être pris pendant 10 jours dans le cas d'une primo-infection. En cas de récurrence, labiale ou génitale, le même traitement est administré pendant cinq jours. Pour les formes plus graves, une prise en charge hospitalière est nécessaire avec l'administration d'un antiviral par voie intraveineuse pendant plusieurs jours. » Chez les personnes immunodéprimées par exemple, l'infection herpétique peut se manifester par la présence de lésions sur tout le corps et l'atteinte de multiples organes.
De manière préventive, notamment en cas de poussées récurrentes (plus de six par an), il est recommandé de prescrire un traitement sous forme de comprimés afin d'empêcher la maladie de se réveiller. Car, et c'est un détail important : « L'herpès est un virus qui reste présent dans l'organisme une fois qu'on est infecté : il est le plus souvent latent, et donc sans conséquence, mais peut se réactiver », insiste le Pr Charles Cazanave.
Cet article vous a été́ proposé par la Société́ de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Interview : Pr Charles Cazanave
Médecin Pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique CHU Bordeaux, France.