Gazette de l'infectiologie: journée mondiale de lutte contre le paludisme

Vendredi 25 Avril 2025

25 avril 2025 : Journée mondiale de lutte contre le paludisme



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Le paludisme est dû à un parasite, Plasmodium, transmis par les moustiques du genre anophèle.
Les symptômes commencent généralement par de la fièvre, parfois accompagnée de frissons et de maux de tête. « En 48 h, on peut passer d'une forme simple à une forme grave. De la précocité du diagnostic et du traitement dépend le pronostic », alerte Olivier Bouchaud, infectiologue aux Hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis. Les femmes enceintes, les nourrissons, les enfants de moins de cinq ans, les personnes porteuses du VIH et les voyageurs courent le plus de risques de présenter une forme grave.

En 2023, le paludisme a infecté 263 millions de personnes dans le monde, dont 94 % en Afrique. Il a causé 597 000 morts, dont 76 % d'enfants de moins de cinq ans. La France métropolitaine connaît environ 5 500 cas importés par an. Partout, « on constate une accélération de la remontée du nombre de cas et de la mortalité, à cause de plusieurs phénomènes. D'abord, on observe une résistance aux médicaments et aux produits anti-moustiques dans certaines zones du monde », note le chef du service des Maladies Infectieuses et Tropicales à l'Hôpital Avicenne. Ensuite, le réchauffement climatique favorise la prolifération des moustiques. Sans compter « l'instabilité politique en Afrique subsaharienne et la crise du Covid, qui ont déstabilisé les programmes de lutte contre le paludisme. » Coup de grâce début 2025 : le gel de l'aide internationale américaine fait craindre le pire.

Il n'existe aucun moyen de se prémunir à 100 % du paludisme. Pour les populations vivant en zone d'endémie, « il existe deux vaccins, mais à l'efficacité limitée », précise l'infectiologue. La première mesure à prendre est préventive : éviter de se faire piquer, en portant des vêtements couvrants, en appliquant du répulsif et en dormant sous une moustiquaire individuelle imprégnée. Les anophèles sortent en effet au crépuscule et les femelles, qui sont les seules à transmettre le parasite, piquent durant la nuit, bien que quelques rares cas de transmission en journée aient été rapportés. Seconde mesure, « les médicaments préventifs : Malarone®, Doxycycline®, Méfloquine® et leurs génériques », précise l'infectiologue. Aussi, quelques semaines avant le départ il est recommandé de consulter un professionnel de santé. En cas de fièvre jusqu'à deux mois après votre retour, n'hésitez pas : allez consulter votre médecin en signalant votre séjour tropical et en réclamant un test pour le paludisme.


Ce reportage vous a été proposé par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
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