gazette de l'infectiologie: Journée mondiale de lutte contre la tuberculose
Lundi 24 Mars 2025
24 mars : Journée mondiale de lutte contre la tuberculose
Voir le document en fichier pdf
Elle est pourtant évitable et curable. D'ailleurs, en France, son incidence a fortement baissé en 50 ans, avec environ 4 700 infections déclarées en 2023, contre environ 30 000 par an il y a 50 ans. « Mais elle reste une maladie d'actualité contre laquelle il faut rester vigilant », précise Pierre Tattevin, infectiologue au Centre hospitalier universitaire de Rennes. « Le principal facteur de risque de la tuberculose, c'est la précarité sociale, et notamment des conditions de vie difficiles (dénutrition, promiscuité) et les difficultés d'accès aux soins », ajoute le professeur en maladies infectieuses.
La tuberculose est contagieuse et se transmet via les gouttelettes projetées lorsque les malades toussent. « Puisqu'on l'attrape en respirant, la bactérie entre toujours par les poumons. La tuberculose pulmonaire est donc la forme principale. » Une fois contaminées, seules 5 à 10 % des personnes développeront des symptômes au cours de leur vie, parfois des années plus tard : toux chronique, fièvre trainante, sueurs nocturnes, fatigue, douleurs thoraciques, perte de poids.
Cependant, ajoute l'infectiologue, « un tiers des personnes font d'autres formes, qu'on appelle extra-pulmonaires. » La bactérie s'est alors disséminée dans d'autres parties du corps, comme les vertèbres, le cerveau ou les ganglions. Les personnes immunodéprimées y sont les plus sensibles, car leur système immunitaire défaillant ne bloque ni la pénétration ni la propagation du bacille.
Les dernières recommandations co-portées par la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) et la Société de Pathologies Infectieuses de Langue Française (SPILF) ont permis de simplifier les modalités du diagnostic – deux prélèvements de crachats suffisent désormais – et le traitement : 4 mois d'antibiotiques pour les formes peu étendues et 6 mois pour les tuberculoses résistantes, contre 6 à 24 mois précédemment. Les mesures de prévention, en revanche, ne changent pas vraiment : au moins 14 jours d'isolement des tuberculoses respiratoires à l'hôpital, et pas de vaccination systématique par le BCG (Bacille de Calmette-Guérin), sauf pour les enfants à risque ou résidant en Guyane, à Mayotte et en Île-de-France, car la maladie y est plus fréquente.
Voir le document en fichier pdf
Retour au sommaire de la Gazette de l'Infectiologie
Elle est pourtant évitable et curable. D'ailleurs, en France, son incidence a fortement baissé en 50 ans, avec environ 4 700 infections déclarées en 2023, contre environ 30 000 par an il y a 50 ans. « Mais elle reste une maladie d'actualité contre laquelle il faut rester vigilant », précise Pierre Tattevin, infectiologue au Centre hospitalier universitaire de Rennes. « Le principal facteur de risque de la tuberculose, c'est la précarité sociale, et notamment des conditions de vie difficiles (dénutrition, promiscuité) et les difficultés d'accès aux soins », ajoute le professeur en maladies infectieuses.
La tuberculose est contagieuse et se transmet via les gouttelettes projetées lorsque les malades toussent. « Puisqu'on l'attrape en respirant, la bactérie entre toujours par les poumons. La tuberculose pulmonaire est donc la forme principale. » Une fois contaminées, seules 5 à 10 % des personnes développeront des symptômes au cours de leur vie, parfois des années plus tard : toux chronique, fièvre trainante, sueurs nocturnes, fatigue, douleurs thoraciques, perte de poids.
Cependant, ajoute l'infectiologue, « un tiers des personnes font d'autres formes, qu'on appelle extra-pulmonaires. » La bactérie s'est alors disséminée dans d'autres parties du corps, comme les vertèbres, le cerveau ou les ganglions. Les personnes immunodéprimées y sont les plus sensibles, car leur système immunitaire défaillant ne bloque ni la pénétration ni la propagation du bacille.
Les dernières recommandations co-portées par la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) et la Société de Pathologies Infectieuses de Langue Française (SPILF) ont permis de simplifier les modalités du diagnostic – deux prélèvements de crachats suffisent désormais – et le traitement : 4 mois d'antibiotiques pour les formes peu étendues et 6 mois pour les tuberculoses résistantes, contre 6 à 24 mois précédemment. Les mesures de prévention, en revanche, ne changent pas vraiment : au moins 14 jours d'isolement des tuberculoses respiratoires à l'hôpital, et pas de vaccination systématique par le BCG (Bacille de Calmette-Guérin), sauf pour les enfants à risque ou résidant en Guyane, à Mayotte et en Île-de-France, car la maladie y est plus fréquente.