Gazette de l'infectiologie: journée mondiale contre l’hépatite
Lundi 22 Juillet 2024
28 juillet : Journée mondiale contre l'hépatite
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Dans le monde, 3 500 personnes par jour meurent d'une hépatite virale. Deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse, elle provoque 1,3 million de décès par an. Un problème de santé publique toujours d'actualité.
Une hépatite virale est une inflammation du foie provoquée par un virus de type A, B, C, D (Delta) ou E – entre autres. Selon le type en question, elle peut guérir spontanément ou entraîner des formes graves (hépatite fulminante, cirrhose, cancer). En France, les hépatites chroniques B et C toucheraient environ 268 000 personnes et 304 millions dans le monde, selon l'Organisme mondial de la Santé (OMS). Si le nombre de nouvelles infections a légèrement diminué entre 2019 et 2022, les décès ont augmenté. « C'est désespérant, regrette le Pr Lionel Piroth, infectiologue au CHU de Dijon. Quand les objectifs ne sont pas tenus, les décès augmentent. » L'objectif de l'OMS ? Éradiquer les hépatites B et C d'ici 2030.
L'hépatite B se transmet par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. « La transmission de la mère à l'enfant est aussi une vraie problématique », ajoute l'infectiologue. Seuls les porteurs de l'hépatite B risquent une contamination par l'hépatite D, l'association de l'infection par les deux virus se révélant particulièrement dangereuse. L'hépatite C, elle, se transmet surtout par le sang. Quant aux hépatites A et E – des infections aiguës, jamais chroniques – elles se transmettent par l'alimentation et font partie des maladies à transmission fécale et orale.
Comment s'en protéger ? Contre les hépatites A et E : se laver souvent les mains et n'utiliser que de l'eau potable. Avant un voyage en zone à risque, il est recommandé de se vacciner contre l'hépatite A. Contre les hépatites B et C : utilisez des préservatifs, ne partagez ni seringue ni paille pour sniffer (le nez contient de nombreux vaisseaux sanguins), ne vous faites pas tatouer ou piercer n'importe où. Pour les proches de malades : vaccinez-vous et ne partagez pas les objets possiblement en contact avec du sang (rasoir, coupe-ongles, brosse à dents, etc.). Pour les professionnels de santé, les mesures d'hygiène sont une priorité (port de gants et lunettes lors des soins ). Enfin, « contre l'hépatite B, nous avons un super vaccin, précise le Pr Piroth. En revanche, les traitements ne permettent pas encore la guérison mais seulement un contrôle de l'infection chronique. Il est donc important de vacciner les enfants et les personnes à risque. » À l'inverse, il n'existe pas de vaccin contre l'hépatite C, mais un traitement au taux de guérison stratosphérique : 98 % ! Problème : une personne sur deux ne sait pas qu'elle est infectée, la maladie étant souvent silencieuse, d'où l'importance du dépistage.
Pr Lionel Piroth
Infectiologue
CHU de Dijon
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Dans le monde, 3 500 personnes par jour meurent d'une hépatite virale. Deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse, elle provoque 1,3 million de décès par an. Un problème de santé publique toujours d'actualité.
Une hépatite virale est une inflammation du foie provoquée par un virus de type A, B, C, D (Delta) ou E – entre autres. Selon le type en question, elle peut guérir spontanément ou entraîner des formes graves (hépatite fulminante, cirrhose, cancer). En France, les hépatites chroniques B et C toucheraient environ 268 000 personnes et 304 millions dans le monde, selon l'Organisme mondial de la Santé (OMS). Si le nombre de nouvelles infections a légèrement diminué entre 2019 et 2022, les décès ont augmenté. « C'est désespérant, regrette le Pr Lionel Piroth, infectiologue au CHU de Dijon. Quand les objectifs ne sont pas tenus, les décès augmentent. » L'objectif de l'OMS ? Éradiquer les hépatites B et C d'ici 2030.
L'hépatite B se transmet par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. « La transmission de la mère à l'enfant est aussi une vraie problématique », ajoute l'infectiologue. Seuls les porteurs de l'hépatite B risquent une contamination par l'hépatite D, l'association de l'infection par les deux virus se révélant particulièrement dangereuse. L'hépatite C, elle, se transmet surtout par le sang. Quant aux hépatites A et E – des infections aiguës, jamais chroniques – elles se transmettent par l'alimentation et font partie des maladies à transmission fécale et orale.
Comment s'en protéger ? Contre les hépatites A et E : se laver souvent les mains et n'utiliser que de l'eau potable. Avant un voyage en zone à risque, il est recommandé de se vacciner contre l'hépatite A. Contre les hépatites B et C : utilisez des préservatifs, ne partagez ni seringue ni paille pour sniffer (le nez contient de nombreux vaisseaux sanguins), ne vous faites pas tatouer ou piercer n'importe où. Pour les proches de malades : vaccinez-vous et ne partagez pas les objets possiblement en contact avec du sang (rasoir, coupe-ongles, brosse à dents, etc.). Pour les professionnels de santé, les mesures d'hygiène sont une priorité (port de gants et lunettes lors des soins ). Enfin, « contre l'hépatite B, nous avons un super vaccin, précise le Pr Piroth. En revanche, les traitements ne permettent pas encore la guérison mais seulement un contrôle de l'infection chronique. Il est donc important de vacciner les enfants et les personnes à risque. » À l'inverse, il n'existe pas de vaccin contre l'hépatite C, mais un traitement au taux de guérison stratosphérique : 98 % ! Problème : une personne sur deux ne sait pas qu'elle est infectée, la maladie étant souvent silencieuse, d'où l'importance du dépistage.
Pr Lionel Piroth
Infectiologue
CHU de Dijon